Thoniers Senneur

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Le Glenan, thonier senneur breton

Le Glénan est parti pour une campagne de pêche de six semaines. Voilà maintenant cinq jours qu'il a quitté le port d'Abidjan en Côte d'lvoire. C'est un véritable navire-usine capable de stocker 700 tonnes de thon Congelé. Plus question de sextant pour se repérer. A bord du Glénan, on utilise le Magnavox, un ordinateur pas plus grand qu'une télévision, relié à des satellites: il donne instantanément la position sur la carte. A bord, 19 hommes d'équipage: 14 Bretons, 5 Africains.

Des avions cherchent le thon

Le thon n'est pas facile à trouver. Depuis cinq jours, le Glénan n'a pas rencontré un seul banc. Youenn, le patron s'inquiète pas trop: cela arrive souvent.

Certains thoniers américains ont ont un hélicoptère à bord pour aller à la recherche du poisson. Les Français songent à s'y mettre. Pour l'instant, le Glénan, comme les autres senneurs français, est en liaison constante avec un petit avion bimoteur, Interthon, qui croise sans cesse au-dessus de l'océan pour repérer les bancs.

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Les Français ne sont pas seuls à chercher le thon dans ces régions. Voici une anecdote qui en dit long sur le climat de concurrence entre les flottes thonières des différents pays. Pour ne pas être compris des étrangers, Inter thon communiquait avec les thoniers non pas en français, mais en breton, tout simplement... Mais on s'est aperçu que les Japonais avaient des traducteurs bretons il existe même des cours de langue bretonne dans les écoles de pêche soviétiques. Alors Inter thon et les senneurs français communiquent maintenant par code.

Et même les satellites

Même les satellites vont se mettre à chercher le thon. Météosat, du haut de ses 36 000 km d'altitude, mesure les températures de surface de la mer: il délimite des zones où on a des chances de trouver du thon. Cette méthode n'est pas encore au point. Les marins ne s'en préoccupent pas beaucoup: trouver du thon avec des satellites, ce n'est pas pour tout de suite.

« Volaille à tribord »

Bref, il peut bien y avoir des avions, des satellites... Les marins-pêcheurs du Glénan savent bien que le poisson, on le trouve avant tout en fouillant la mer aux jumelles de l'aube au coucher du soleil. En permanence, ils sont six à scruter l'océan, quatre sur la passerelle, deux tout en haut du nid de pie. Ce ne sont pas des thons qu'ils cherchent à voir, ce sont des vols de pétrels et de sternes. Quand ces oiseaux sont la, les thons ne sont pas loin: ils se nourrissent tous des mêmes petits poissons.

Depuis cinq jours, on n'a rien vu, pas un seul pétrel à l'horizon, quand Marc annonce soudain dans le haut-parleur du nid de pie:« Volaille à tribord. Y en a un paquet.. »